Les 13 César by Ron Goulart

Les 13 César by Ron Goulart

Auteur:Ron Goulart [Goulart, Ron]
La langue: fra
Format: epub
Tags: Littérature américaine, Policier
Éditeur: Gallimard - Série Noire
Publié: 1967-06-05T23:00:00+00:00


ALVIN KARPIS

J. Edgar Hoover avait un faible pour les bandes dessinées. Dans son bureau de Washington, le grand maître du Bureau Fédéral d’investigation dévorait les aventures de Dick Tracy, de l’Agent Secret X. 9 et du G-man. Mais sa bande préférée, celle qu’il affectionnait entre toutes, c’était Guerre au Crime. Elle relatait les enquêtes du FBI et c’était un de ses amis personnels, le journaliste Rex Collier, qui la rédigeait. On peut donc supposer qu’un beau matin, vers le milieu des années trente, Hoover, en ouvrant son journal à la page des bandes dessinées, vit brusquement son passé ressusciter sous ses yeux.

« Ici commence l’histoire véridique d’Alvin Karpis, le redoutable Ennemi Public Numéro Un qui proclamait à tous les échos qu’on ne le prendrait jamais vivant », annonçait la première image du nouvel épisode de Guerre au Crime, « ainsi que les aventures des célèbres frères Barker qui enlevèrent William Hamm Junior et Edward C. Bremer, mystérieuses affaires que résolurent les G-men. Récit authentique directement tiré des archives du FBI. » Ce que Hoover allait revivre dans cet épisode, c’était une affaire qui l’avait amené à entretenir avec le gibier qu’il poursuivait des rapports beaucoup plus personnels que dans la plupart des enquêtes du FBI. Alvin Karpis et lui en étaient arrivés à s’inquiéter de leurs opinions respectives, à se lancer des défis comme des champions de boxe. Karpis finit même par menacer Hoover de faire une descente à Washington pour le massacrer. En fin de compte, ce fut Hoover qui se rendit à la Nouvelle Orléans et qui arrêta Karpis.

Alvin Karpis fut le moins romantique, le plus pervers de tous les desperados des années trente. À cause de son allure dégingandée et de son visage rébarbatif, il ne vint jamais à l’idée de personne de l’affubler d’un surnom comme Joli-Cœur, Baby Face ou Mitraillette. La plupart de ses complices l’appelaient Vieux Grincheux. Flegmatique et blasé, Karpis ne bondissait pas par-dessus les comptoirs, il ne laissait pas de coquillage en souvenir de son passage. Il se contentait de voler, de torturer et de tuer. Né à Montréal en 1907, son véritable nom était Francis Albin Karpaviecz. Sa famille émigra au Kansas où le seul fait positif qu’on puisse porter au crédit de Karpis fut de remporter le championnat de billes de Topeka. Encore adolescent, il se lança prudemment dans le vol et la cambriole. À dix-neuf ans, on l’envoya en maison de redressement. Il ne tarda pas à s’en évader et se spécialisa dans les voitures et les coffres-forts, les premières pour les voler, les seconds pour les fracturer, ce qui le conduisit à la prison d’État du Kansas. C’est là qu’il fit la connaissance d’un des rejetons criminels de Ma Barker.

Kate Clark Barker aurait certainement pu prétendre, au début des années trente, au titre envié de « meilleure mère d’Amérique », et cela pendant plusieurs années consécutives. Irlando-Écossaise mâtinée d’Indienne, elle était une caricature tellement outrée de toutes les vertus maternelles qu’elle semble moins avoir été une personne réelle qu’une fiction engendrée par un cerveau dérangé.



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